Olimar se réveille en sueur. Il crie, ce qui réveille son épouse.
« Encore un cauchemar? » Dis sa femme Pedrina inquiète, puis son ton de voix change pour de l'agacement. « C’est la troisième fois en cinq jours! »
« Je sais, ma douce. Je suis désolé. »
« Est-ce toujours le même? Celui avec le monstre qui t’arrache les yeux? »
« Oui et je pense qu’il comptait me violer. C’était horrible! »
« Tu devrais consulter… »
« Un psy? Chérie, je ne suis pas fou! »
La femme d’Olimar soupire. Elle demande gentiment à son mari d’aller dormir le reste de la nuit dans le sofa du salon. Olimar accepte. Il accepte toujours, mais il aimerait bien rester avec son épouse. Si seulement ce cauchemar voulait bien disparaitre.
Olimar à une avant-midi chargée au travail. Il va devoir bientôt retourner dans l’espace pour des livraisons. Alors qu’il mange à la cafétéria, sa vue se brouille. Olimar se met à voir des lignes et de la neige, comme s’il regardait une vieille télévision primitive, puis une petite fille apparait. Enfin, elle ressemble à une petite fille Hocotatiene, mais sa peau est de la même couleur que celle de monstre du cauchemar d’Olimar. Ses cheveux sont bruns, comme Olimar, mais longs et ils bougent tout seuls, comme des tentacules. Olimar ne voit pas ses yeux.
« Ϡ₻… O…ri…ma…ru. »
« Quoi? » Lui demande Olimar.
L’enfant parle une étrange langue. Olimar ne la connait pas.
« O…ri…maru… non, O…li…mar, Olimar. Danger. »
« Un danger? Quel danger? »
« …ma réalité… toi, mon Ϡ₻. Mon Papa. »
« Quoi?! »
« Oui. Moi, mes frères, mes sœurs. Ϡ₻ Roui… Lou…Louie. »
« Louie? Qu’est-ce que Louie à avoir…? Attends, es-tu en train de me dire que Louie est… »
Soudain, Olimar entend Louie l’appeler. La petite fille disparait et sa vue redevient normale.
« Olimar? »
« Louie, as-tu va ça? »
« Vu quoi? »
« La petite fille. Juste là. »
« Quelle petite fille? Olimar, tout va bien? »
« Oui, je… » Olimar tient sa tête entre ses mains. « Je vais bien. »
Olimar quitte la cafétéria. Il se sent mal à l’aise près de Louie. Puis il y a cette petite fille. L’aurait-il halluciné? Sa femme a peut-être raison. Olimar devrait peut-être consulter un psy.
Après son travail de l’après-midi, Olimar s’apprête à rentrer chez lui quand sa vue recommence à être bizarre. Il voit des lignes, de la neige et les couleurs disparaissent, laissant place à du noir, du blanc et du gris. La petite fille réapparait.
« C’est toi! Je n’ai donc pas halluciné! Qui es-tu? »
« Ori… Olimar. »
« Es-tu vraiment ma fille? De moi et de Louie? »
« Danger. »
« Réponds-moi, s’il te plait. »
« ∏₷ʮΣΣϦ. »
Elle avance vers lui. Olimar recule d’un pas.
« Excuse-moi, mais n’approche pas. »
« Désolée. Toi… comprendre. »
Ses cheveux poussent et ils se placent sur la tête d’Olimar. Olimar veut crier, mais aucun son ne sort de sa bouche. Puis il Voit. L’Autre Réalité. Où Louie s’est réveillé en tant qu’un Dieu Ancien. Où il l’a violé et transformé en un être ayant les deux sexes. Où Olimar est tombé enceinte des enfants de Louie et lui. Où Olimar à l’esprit brisé. Où Hocotate n’est plus. Où sa femme et ses enfants sont morts.
Olimar parvient à hurler. La petite fille disparait et les couleurs reviennent. La vue d’Olimar est retournée à la normale. Louie vient le voir, car il l'a entendu crier.
« Olimar, tu…? »
« NE T’APPROCHE PAS DE MOI! »
Olimar se sauve et il rentre chez lui. Il ne prend même pas de temps de saluer sa femme Pedrina et ses enfants Omar et Opal qu’il s’enferme dans la chambre qu’il partage avec elle. Olimar s’effondre, en pleurs, sur le lit.
Il ne sait pas combien de temps il est resté là à pleurer, mais une voix le fait se jeter hors du lit.
« Désolée, Papa Olimar. »
C’est la petite fille. Elle est de retour.
« VA T-EN! »
« Toi savoir maintenant. Louie est… »
« JE T’AI DIT DE PARTIR! LAISSE-MOI TRANQUILLE! »
« Toi arrêter Louie. Sinon, ton cauchemar va devenir vrai. »
Olimar reste figé par la terreur,
« Ma réalité… ta réalité… pareille. »
« NON! Cela n’arrivera pas! Louie ne peut pas faire ça. Il… »
« Louie… Ϧ‽ЉϴϹ. »
Quelqu’un cogne à la porte de la chambre. La petite fille disparait.
« Qui est-là? » Demande Olimar, qui est sur le point de craquer et de péter les plombs, s’il ne la pas déjà fait.
« C’est moi, Louie. Tu t’es sauvé tout à l’heure. Je suis inquiet pour toi. »
« Parfait. » Dis Olimar.
Il ouvre la porte, attrape Louie par son chandail, l’amène dans la chambre et il referme la porte.
« Louie, il faut qu’on se parle. »
Olimar lui raconte tout. Son cauchemar incessant, la petite fille, les révélations sur le Dieu Ancien et sur l’autre réalité.
« Quoi? » Demande Louie, qui se retient de rire. « Olimar, t’as besoin de voir un psy. »
« Ne te moque pas de moi! Je sais la vérité à présent et…! »
« C’est ridicule. Pourquoi serais-je un Dieu Ancien? Pourquoi détruirais-je ma maison, ma planète? Pourquoi je te… enfin, tu sais…? »
« Me violer? Me faire porter tes enfants? Je pense que tu connais la réponse. Louie, est-ce que tu m’aimes? »
« Quoi? Non. »
Il disait cela, mais le visage de Louie était rouge de gêne.
« Alors tu m’aimes. Depuis combien de temps? »
« Mais je viens de te dire que non! »
Olimar n’en peut plus. Il se jette sur Louie et commence à serrer son cou.
« Dis-moi la vérité ou je te tue ici et maintenant! »
« Ack! O…Oui, je t…t’aime Olimar! Peut pas… respirer… »
Olimar le libère.
« Elle m’a dit ‘Toi arrêter Louie’, tu sais. »
« Ah… ah… ah… alors… quoi? Vas-tu me tuer? »
« Non! Je ne suis pas un meurtrier. »
« Mais si je vais vraiment devenir ce soi-disant Dieu Ancien, il n’y a pas d’autre choix, n’est-ce pas? »
« Tu ne me crois toujours pas, même après que j’étais prêt à t’étrangler. Louie, tu es un idiot. »
« Un idiot amoureux d’un fou. »
« JE NE SUIS PAS FOU! Et puis merde. »
Avant que Louie ne puisse l’arrêter, Olimar sort de la chambre, il sort de la maison, et il vagabonde dans la ville jusqu’à très tard pendant la nuit.
Quand il retourne chez lui, Pedrina l’attend de pied ferme. Elle est furieuse.
« Alors, comme ça, t’as tenté de tuer Louie? »
« Je… »
« Il ne m’a rien dit, mais j’ai vu les marques sur son cou. Olimar, je m’inquiète pour toi, certes, mais je refuse de mettre ma vie et celle des enfants en danger. »
« Je comprends. Je m’en vais. »
« J’ai appelé la police, Olimar. »
« Quoi? »
Soudain, Olimar se fait plaquer au sol par deux agents de police. Il est arrêté pour tentative de meurtre et pour des épisodes psychotiques. Louie a du parler à sa femme de comment il s’est comporté au travail aujourd’hui, ainsi que de la petite fille que seul lui peut voir. Olimar est amené à la station de police. Malgré tout, il est heureux que ses enfants l’aient pas vu ça.
Dans sa cellule, Olimar regarde le plafond et il finit par tomber endormi.
La journée suivante, il apprend par un policier que Louie s’est suicidé. Olimar devait se sentir triste, pleurer pour lui, mais rien ne sort de ses yeux.
« Je ne suis pas censé vous le dire, alors pas un mot. »
« Je comprends. A… A-t-il laissé une lettre? »
« Oui. Je ne l’ai pas vue, mais selon des ouï-dire, elle ne fait ni queue ni tête. Elle parle de ‘son réveil’, d’une sorte de dieu et de vous, Olimar. Beaucoup de vous. »
Olimar reste immobile dans sa cellule. Louie est mort. Le Dieu Ancien ne viendra pas au monde dans sa réalité. Hocotate est sauvé. Pedrina, Omar et Opal sont sauvés. Olimar est sauvé, mais à quel prix? Il risque maintenant d’être accusé du meurtre indirect de Louie puisqu’il a parlé de lui dans sa lettre de suicide. Olimar risque la prison à vie! Être enfermé pour le reste de ses jours va lui faire perdre la raison. Il le sait. Olimar verse doucement des larmes. D’une réalité comme dans l’autre, il est condamné.